Règlement du Cte de Stainville
Règlement de M. le Comte de Stainville
Formation des compagnies
Lorsque l’inspection de Mrs les officiers sera finie, on formera les compagnies par escouades, en commandant à droite, ou à gauche, aux grenadiers du second et troisième rang pour les porter derrière le premier, qui marchera au pas en avant au commandement de marche. L’on fera de même remettre le second et troisième rangs, et l’on réunira ensuite les escouades, pour former les compagnies.
Mrs les officiers. Lorsque les grenadiers porteront l’arme au bras, la porteront de même.
On ne mettra point la bayonnette au bout du canon, en partant des quartiers pour se rendre sur le terrain indiqué.
Les hommes d’aile seront placés avant et après le maniement des armes, ainsi que dans les manœuvres, comme il est prescrit dans l’ordonnance. Ils feront nombre dans les divisions de droite et de gauche.
Les différents mouvements que Mrs les officiers doivent exécuter sans la troupe, ne seront annoncés que par un seul roulement, lequel ne sera jamais que d’avertissement, il sera d’autant de coups de baguette qu’il y aura de commandements à exécuter.
Brigades on va faire le maniement des armes.
Après cet avertissement, il sera fait un roulement suivi d’un coup de baguette auxquels les officiers, sergents et fourriers (à l’exception de ceux placés sur les flancs, et les lieutenants de serre file) seront demi-tour à droite, et lorsqu’on appellera, ils passeront derrière les rangs, pour se porter aux distances et aux places prescrites ; ils se remettront lorsque les tambours cesseront de battre, par un demi-tour à droite.
Préparez vous à faire le maniement des armes.
Cet avertissement sera suivi d’un roulement et d’un coup de baguette auxquels les officiers, sergents et fourriers se reposeront sur leurs armes et l’homme d’aile commencera le maniement des armes.
Maniement des armes.
On ne frappera point du pied droit, dans aucun temps du maniement des armes, mais on continuera d’en frapper au commandement de halte ainsi que dans les deux temps que le pied droit doit marquer, lorsqu’on fait demi-tour à droite dans les manœuvres.
L’on exécutera tous les temps du maniement des armes, avec beaucoup de vivacité, surtout pour mettre en joue, en baissant l’arme sans l’éloigner du corps avec la main gauche, et la relevant de la main droite pour appuyer la crosse à l’épaule.
Lorsque les grenadiers auront le fusil en joue, on les habituera à retirer vivement les armes dans la position qu’ils avaient auparavant, pour cet effet, on se servira du commandement Remettez-vous. Cette méthode n’aura lieu que dans les exercices de détail.
Passez vos armes du côté du sabre.
Pour exécuter ce temps, on tournera beaucoup moins le corps à gauche qu’on ne l’a pratiqué jusqu’à présent ; la règle sûre, est, que le pied gauche soit placé de manière qu’on ne soit pas obligé de le remettre lorsque de cette position on porte les armes ; il faut aussi observer de tourner sur le talon du pied gauche, dans les temps qui exigent qu’on le remue, de manière qu’il ne quitte pas l’alignement.
Porter le fusil, 21eme commandement du maniement des armes.
A ce temps, les officiers, sergents et fourriers porteront leurs armes avec les grenadiers, il sera fait ensuite un roulement, suivi d’un coup de baguette, auxquels on ouvrira les rangs à quatre pas de distance, très légèrement. Les deux derniers rangs partant ensemble, s’aligneront avec célérité sur la droite, sans que les grenadiers s’attendent les uns les autres, de manière que l’alignement général soit pris dans un instant.
Les rangs bien alignés, il sera donné un second coup de baguette auquel les officiers, sergents et fourriers se reposeront sur leurs armes et l’homme d’aile continuera le maniement des armes.
Mrs les officiers, sergents et fourriers à vos postes.
Cet avertissement sera suivi d’un roulement et d’un coup de baguette auquel les officiers, sergents et fourriers porteront leurs armes, et les grenadiers se serreront de droite et de gauche, pour laisser la place des files d’officiers et sergents qui rentreront dans les rangs lorsqu’on appellera, et le second et troisième rang serrera en même temps sur le premier.
Mrs les officiers à la tête de vos troupes. Place en parade.
Il sera fait ensuite un roulement suivi d’un coup de baguette, auquel les officiers prendront leurs places de parade, au second coup de baguette, ils se reposeront sur leurs armes, la crosse à un pied du pied droit, le bras droit un peu plié. Ils ne présenteront jamais leurs armes, ni ne seront haut les armes, en aucun cas.
Les secondes sections de chaque compagnie, au premier coup de baguette dont on vient de parler, se jetteront à droite ou à gauche, pour remplir l’intervalle du centre, et faire place au second sergent qui se portera à la gauche du premier rang ; le premier sergent se placera en même temps à la droite du même rang et le fourrier quatre pas en arrière du centre de la compagnie.
Les secondes sections rendront l’intervalle du centre, par un mouvement contraire au coup de baguette, qui fera rentrer les officiers dans le rang.
Les lieutenants et sous lieutenants deux pas en avant du centre de leur section.
Les capitaines quatre pas en avant du centre de leur compagnie.
Les lieutenants-colonels six pas en avant du centre de leurs deux brigades.
Les colonels six pas en avant du centre des brigades auxquelles ils sont attachés.
Le commandant huit pas en avant, à la tête de la première compagnie.
Le colonel commandant à la tête de la seconde compagnie du corps, à même hauteur que le commandant.
Le premier major après avoir commandé à tout le corps, de présenter les armes, fera battre aux champs, et ira cinquante pas en avant du roi pour le conduire à la tête du corps, lorsque le roi, aura passé les deux brigades de la droite, le major se placera au centre des tambours, et le second major prendra sa place pour conduire le roi, le long des deux brigades de la gauche.
Les aides et sous-aides majors occuperont les places qui leurs sont prescrites par l’ordonnance.
Tous les tambours seront au centre des quatre brigades, sur trois rangs, alignés sur ceux des grenadiers, ils occuperont dans les manœuvres, ainsi que dans le maniement des armes, les places fixées par l’ordonnance.
Charge des armes.
Lorsqu’on chargera les armes par brigade, les grenadiers se règleront sur l’homme d’aile de la droite pour les passer du côté du sabre, et ils appuieront la crosse à terre. Ils se règleront de même sur l’homme d’aile de la gauche, pour porter ensuite les armes en deux temps ; le premier s’exécutera en faisant sauter l’arme vivement, pour la placer aplomb vis-à-vis l’épaule.
Commandement pour l’exercice à feu.
On supprimera dans l’exercice à feu, le commandement de haut les armes. Mrs les officiers feront leurs commandements d’un ton ferme et bref, sans les presser, et mettront un intervalle égal entre les différents commandements. Cette attention est indispensable pour établir une juste progression dans les feux.
Lorsqu’une brigade aura été prévenue du nombre de compagnies qui doivent tirer ensemble, l’officier chargé de les faire tirer fera légèrement un pas en avant, pour leur faire face, et fera les commandements suivants :
Compagnie…
Apprêtez-vos armes
En joue
Feu
Si l’on tire pour deux compagnies, l’officier commandant les feux dira au lieu de :
Compagnies… Division.
Si c’est par trois :
Compagnies… quart de rang.
Si c’est par quatre :
Compagnies… tiers de rang.
Si c’est par six :
Compagnies…demi rang.
Si c’est par douze :
Compagnies… Brigade.
Le premier commandement ne doit être séparé de celui d’apprêtez vos armes, que d’un très court intervalle, c’est un avertissement qui servira à faire connaître aux grenadiers, quel est l’officier qui doit leur faire exécuter le feu qui sera ordonné, et à les rendre attentifs à sa voix.
Lorsque l’on tirera par quart de rang de compagnie, le commandant de chaque section se servira pour avertissement, au lieu du mot de compagnie de celui de quart de gauche et quart de droite, observant pour la règle de ce feu, ce qui a déjà été prescrit, et les grenadiers porteront leurs armes, après les avoir chargées.
Manœuvres.
Lorsqu’une brigade marchera en avant, le premier rang soutiendra son pas, sans trop l’allonger, pour que le second et troisième rangs puissent suivre sans perdre la distance prescrite, la jambe doit être portée vivement en avant, le jarret bien tendu, pour que le genou ne soit point plié lorsque le pied pose à terre, on aura grande attention à rapporter en avant le pied qui était resté derrière avec la même vivacité. On doit bien prendre garde dans cet article, que les grenadiers ne s’accoutument pas à frapper la terre en marchant, mais qu’ils posent le pied sans gêne, naturellement et sans entendre de bruit.
Tous les quarts de conversions quelconques se feront toujours au pas redoublé, et l’on s’arrêtera après le quart de conversion fini, sans commandement de halte, mais lorsque la colonne marche, et qu’il faut faire un quart de conversion pour la suivre, l’officier qui est à la tête d’une division, se conformera aux commandements prescrits par l’ordonnance.
Il faut que les armes des grenadiers ne chancellent point en marchant, et que ceux qui sont aux ailes des divisions marchent droit devant eux, et alignés sur la file des ailes de la division qui précède ; l’officier commandant la division qui aura la tête de la colonne, aura la plus grande attention pour qu’elle ne se jette ni à droite ni à gauche.
On marchera les rangs serrés, hors les cas de parade où l’on gardera quatre pas de distance et lorsqu’on ouvrira les rangs, on aura attention d’en faire le commandement lorsque le pied droit se porte en avant, pour que les deux derniers rangs puissent s’arrêter en rapprochant le pied gauche, pour repartir au cinquième pas.
Des batteries, des tambours et des signaux
relatifs aux évolutions du corps des grenadiers de France.
Il est si indispensable que Mrs les officiers et les bas officiers soient parfaitement instruits des batteries des tambours et des signaux relatifs aux évolutions que M. le comte de Stainville a réglé que le corps ferait dorénavant qu’ils ne sauraient les étudier avec trop d’attention, puisque la précision et la célérité dans les manœuvres dépendent particulièrement de celles qu’ils apporteront sur cet objet.
Batteries aux champs.
Les brigades marcheront en avant.
La retraite.
Elles marcheront en arrière.
La charge.
Elles marcheront le pas redoublé.
Tout mouvement qui n’aura pas été indiqué sera annoncé par un roulement, s’il doit se faire à droite, ou par deux si c’est à gauche.
Un ou deux roulements sans aucun coup de baguette.
L’on rompra par compagnie, soit que les tambours battent aux champs, ou la charge.
Deux coups de baguette.
Par division où deux compagnies.
Trois coups de baguette.
Par quart de rang où trois compagnies.
Quatre coups de baguette.
Par tiers de rang ou quatre compagnies.
Par demi rang ou six compagnies.
Un ou deux roulements sans aucun coup de baguette.
Par brigade.
Six coups de baguette.
Par deux brigades.
Sept coups de baguette.
Par quatre brigades.
Les brigades entières ou rompues se trouvant à rangs ouverts, les serreront, lorsque les tambours appelleront, et continueront de marcher devant elles, quand ils battront aux champs.
Les brigades étant rompues par la droite, ou par la gauche, se reformeront après un ou deux roulements suivis du drapeau ou de la charge.
Trois roulements.
Lorsqu’après trois roulements, l’on battra aux champs, les brigades étant rompues et en colonne, l’on doublera toutes sortes de divisions quelconques, et celles sur lesquelles on doublera marcheront le petit pas jusqu’à ce qu’elles se soient jointes par les divisions qui doivent doubler sur elles, après quoi, elles marcheront ensemble le pas ordinaire.
Si au contraire après les trois roulements l’on bat la charge, les divisions doubleront par le pas redoublé et celles sur lesquelles on doublera, marcheront le petit pas redoublé, lorsqu’elles se seront jointes, elles marcheront ensemble le pas redoublé. Cette dernière méthode sera celle dont on fera le plus d’usage.
Quatre roulements.
Lorsqu’après quatre roulements l’on battra aux champs, ou la charge, on dédoublera les divisions.
La générale suivie de la charge.
La générale avertira les brigadiers étant en bataille qu’elles formeront la colonne par le centre lorsqu’on battra la charge.
Le drapeau suivi de la charge.
Le drapeau avertira les brigades qui auront formé la colonne qu’elles se remettront en bataille, dès qu’on battra la charge.
L’assemblée suivi de la marche de nuit.
L’assemblée avertira les brigades pour passer le défilé en arrière, dès qu’on battra la marche de nuit.
Le drapeau suivi de la marche de nuit.
Le drapeau avertira les brigades qu’après le passage du défilé, elles se remettront en bataille, lorsqu’on battra la marche de nuit.
Coup de baguette redoublé.
Les brigades marchant en avant, ou en arrière, les tambours aux champs, ou tout autre espèce de batteries, elles continueront de marcher, quoique les tambours cessent de battre, et ne s’arrêteront qu’au commandement de halte ou au signal d’un coup de baguette redoublé.
Berloque.
Les brigades se rompront et iront à la paille, toutes les fois que l’on battra la berloque. Elles se rallieront très promptement lorsqu’on battra au drapeau, et marcheront en avant, quand on battra aux champs.
L’on avertira toujours de la voix pour l’espèce de feu que les brigades devront faire.
Elles seront averties de même lorsque les rangs devront s’ouvrir pour défiler en parade.