L'uniforme des grenadiers de France
Planche illustrée de M. Michel Pétard parue dans magazine "Figurines" n°23
(avec l'aimable autorisation de M. Michel Pétard)
Le 1er uniforme: Ordonnance du 15 février 1749
« Etrennes militaires » de 1756 : « Habit bleu de roi, parements bleus en botte, boutons bleus de drap, poches en travers, collet rouge et chapeau bordé d’argent. »
Habits et parements bleu de roi ; revers et collet rouges ; boutons et boutonnières blanches, sur l'habit : 3 sur chaque parement ; 3 sur chaque poche coupée en travers ; veste bleue boutonnant droit ; boutonnières blanches sur le devant ; 3 sur chaque poche ; culotte bleue ; bonnet rouge garni de peau d'ours sur le devant.
Veste bleu de roi, boutonnant droit, boutonnières blanches. Boutons de drap blanc.
Habit bleu de roi avec parements « en botte » de même couleur. Parements et poches à 3 boutons. Boutons de drap de même couleur. Collet écarlate. Doublure écarlate.
Cravate.
Culotte bleu de roi.
Chapeau avec bordé blanc de poil de chèvre.
Galons :
Officiers : bordé argent sur le chapeau, les parements, les poches, le col de l’habit, la veste et l’habit. Largeur du galon fonction du grade.
Caporal : boutonnières de parement blanches.
Anspessade : bord du parement blanc.
Armement :
Grenadiers : fusil avec baïonnette.
Sergents :
Officiers : sabre et esponton.
L’ « ourson », ou « bonnet à poil », principalement connu chez les bombardiers de la marine, commence à se répandre autour de 1755, un certain nombre de colonels l’attribuant à leurs grenadiers. D'après l'iconographie, il semble que le bonnet aurait été en usage dès 1749 aux Grenadiers de France. C'est notamment la thèse du Commandant BUCQUOY dans un article du "Passepoil" en 1926 illustré par les dessins ci-après.
L’ourson se portait essentiellement au combat ou à la parade, le chapeau étant en usage le reste du temps.
Bonnet d’ourson : drap rouge garni de peau d’ours sur le devant.
Sabre de grenadier modèle 1750.
Monture en laiton à branche principale et une secondaire en “ S ” double pontat, pommeau piriforme et poignée filigranée. Lame de 74,5 cm courbe à pan creux et gouttière, dos carré, gravée d'un coté “Grenadiers” entre deux fleurs de lys et “ manufacture Royale d'Alsace ”
Sabre d'officier de grenadiers modèle 1750.
Planche illustrée de M. Michel Pétard parue dans magazine "Figurines" n°23
(avec l'aimable autorisation de M. Michel Pétard)
Le 2ème uniforme:
« Etrennes militaires » de 1757 : « habit, veste sans revers et culotte bleu de roi, collet, revers de l’habit et doublure écarlate, boutonnières en galon de laine blanche, boutons d’argent, épaulette de laine blanche (à droite), bonnet de peau d’ourson (à fond : rouge) et chapeau bordé d’un galon blanc de poil de chèvre. »
« Etrennes militaires » de 1758 : « habit et parements bleus, revers rouge, boutonnières blanches sur l’habit, trois sur chaque parement et trois sur chaque poche, boutons blancs et plats, veste bleue sans revers garnie de boutonnières blanches et trois sur chaque poche, culotte bleue, bonnet de peau d’ours par-devant et rouge par-derrière. »
Détails relevés sur une illustration de 1757 et visibles sur un portrait du Prince de Chimay daté de 1758: les 8 boutons des revers et le bordé blanc du collet à boutonnière (musée de l’armée ex-A1 J12).
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Armement :
Grenadiers : sabre, fusil de calibre 18 avec baïonnette.
Sergents : sabre, et à partir du 22 octobre 1758, fusil de calibre 18 avec baïonnette.
Officiers : sabre, et à partir du 22 octobre 1758, fusil de calibre 16 avec baïonnette (le reste de l’infanterie n’adoptera le fusil pour les officiers qu’en 1766).
Les officiers sont armés du fusil jusqu’au grade de colonel compris, comme en témoigne le prince de Montbarrey dans ses mémoires lorsqu'il évoque la bataille de Minden.
Planche illustrée de M. Michel Pétard parue dans magazine "Figurines" n°23
(avec l'aimable autorisation de M. Michel Pétard)
Le 3ème uniforme: Ordonnance du 21 décembre 1762:
« habit bleu avec collet, parements, revers et doublures jaune citron, agréments et boutons blancs ; veste et culotte blanche ; bonnet de peau d’ours avec plaque en métal blanc aux armes du roi. »
Veste blanche, boutonnant droit. Boutons de drap blanc. Galons :
Il semble qu’au cours de la transition avec l’uniforme de 1767, une cravate écarlate propre aux régiments n’ayant pas de distinctive rouge ait été porté comme en attestent un certain nombre de représentations.
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Armement :
Grenadiers : sabre, fusil avec baïonnette.
Sergents :
Officiers : sabre et fusil avec baïonnette.
Voici comment cet uniforme était semble-t-il apprécié comme en témoigne cette correspondance au père du colonel de JOVYAC :
« ... J'ai eu hier la visite de M. le colonel qui m'a fait l'honneur de me donner les prémices de son nouvel uniforme, que j'ai trouvé très galant et riche : habit bleu, revers jaune, veste et culotte blanches ; boutons, boutonnières brodées, et aiguilletes d'argent. Le tout est très doux à l'œil et produit un effet fort agréable…. » (Lettres de Dom F. Bourotte au marquis de Jovyac, Paris, le 9 mars 1763).
Planche illustrée de M. Michel Pétard parue dans magazine "Figurines" n°23
(avec l'aimable autorisation de M. Michel Pétard)
Le 4ème uniforme: règlement du 25 avril 1767
« habit bleu, revers, collets, parements de drap citron avec des agréments blancs sur l’habit, doublure, veste et culotte blanches, poches ordinaires garnies de trois gros boutons et autant sur le parement, sept petits au revers et trois gros au dessous : boutons blancs avec une rose au milieu. Bonnet de peau d’ours avec une plaque jaune marquée des armes du roi. »
Conformément au reste des grenadiers de l’infanterie : sur le bonnet : une cocarde en basin blanc. Le bonnet devait être par derrière en drap de la couleur distinctive du corps.
On constate une flamme de bonnet jaune sur la représentation due à Charles Cozete (1713-1793- collections royales d’Angleterre n°188- reproduit par Lucien ROUSSELOT)
Une variante avec revers bordés de galons blancs, parements boutonnés latéralement, boutonnières garnies de floches, 4 boutons sous le revers, est attestée dans au moins deux représentations (toile de Petzinger vers 1770 – schlossmuseum dedarmstadt ; et portrait d’un cadet présenté au n°324 en 1935 à l’exposition « deux siècles d’histoire militaire »)
Veste blanche, boutonnant droit. Boutons de drap blanc.
Cravate écarlate.
Habit bleu de roi avec parements de drap jaune citron, revers jaune citron, 10 boutons de chaque côté dont 7 sur le revers. Collet jaune citron. Doublure blanche. Retroussis de doublure ornés de grenades bleues. Parements et poches à 3 boutons. Boutonnières de drap blanc. Boutons plats ornés d’une rose. Epaulette de laine blanche à droite.
Culotte blanche.
Chapeau avec bordé blanc de poil de chèvre.
Bonnet d’ourson : drap citron garni de peau d’ours sur le devant. Flamme de drap citron. Plaque en métal jaune aux armes du roi. Plumet blanc et cocarde en basin blanc.
Pastel représentant un officier des grenadiers de France - le collet rouge est absent.
Officiers : attributs en argent. Bonnet avec plaque émaillée ?
Officiers : pour l’uniforme de 1767, est connue une représentation avec plaque de bonnet dorée aux armes du roi sur fond d’émail bleu (portrait d’un cadet présenté au n°324 en 1935 à l’exposition « deux siècles d’histoire militaire »).
Variante vers 1770 :
Boutonnières de parement horizontales.
Boutonnières à floches.
Revers et parements bordés de blanc.
4 boutons sous le revers au lieu de 3.
Galons : inchangés.
Variante à floches (tableau de Petzinger-Schlossmuseum de Darmstadt)
Il y eut probablement d'autres variantes dans l'assemblage des pièces relatives aux 3ème et 4ème uniforme comme en témoigne le portrait ci-dessous d'un capitaine portant l'uniforme de 1767 mais arborant à ses côtés un bonnet d'ourson à plaque en métal blanc.
Portrait de capitaine des Grenadiers de France
(Coll. part. - mis en vente sur Naturaby en 2020)
Armement :
Grenadiers : sabre et fusil avec baïonnette.
Sergents :
Officiers : sabre et fusil avec baïonnette.
Sabre de grenadier modèle 1767.
Lame de sabre gravée "Grenadiers de France"
conservée au National Museum of American History
Le sabre de grenadier, plus court que celui de la cavalerie, est parfois qualifié de sabre d'abattis ou demi-sabre. A l'occasion d'un procès opposant un sieur Damade qui s'était querellé et battu avec les deux frères de Queyssat, anciens lieutenants aux Grenadiers de France, cette caractéristique fit dire à leur avocat :« les sabres des grenadiers de France ne sont redoutables que parce que ceux qui les portent ne craignent pas de voir les ennemis de près » ("Le barreau français, partie moderne: contenant les plaidoyers, mémoires et consultations des plus célèbres avocats", Ambroise Falconnet, PARIS 1808 chez GARNERY, tome 2).
Sabre d'officier des Grenadiers de France modifié pour la gendarmerie (en vente par Bertrand Malvaux 2022)
Equipements divers:
Les grenadiers utilisent depuis longtemps une gibecière, poche en cuir de vache souple appelée aussi grenadière, qui leur sert également pour les cartouches.
L'armement des grenadiers était le même que celui des fusiliers, sauf que, au lieu d'épée, ils portaient le sabre d'abatis de 31 pouces de lame qui était de bonne qualité.
Outre leur sabre, ils portaient aussi une petite hachette à marteau qu'ils attachaient à une patte de la grenadière, guêtres de toile blanche l'été, noircies l'hiver ; des guêtres en laine gris blanc avec boutons d'étoffe pour les temps froids.