Quelques figures

CHOISEUL-STAINVILLE (de),  Jacques, comte, marquis de STAINVILLE

Stainville

Fait ses premières armes en Autriche comme capitaine, chambellan puis colonel des chevau-légers de Lowinstein. Général major le 1er février 1759 puis Feld-maréchal-lieutenant le 15 novembre 1759. Passe au service de la France cette même année.
Lieutenant-général le 18 mai 1760, sert à l’armée d’Allemagne. Nommé Inspecteur-commandant des Grenadiers de France et Inspecteur général de l’Infanterie le 8 mars 1761.
Fait chevalier de Saint-Louis cette même année.
Employé l’année suivante à l’armée du Haut-Rhin et en Hesse jusqu’à la paix de 1762.
Maréchal de France le 13 juin 1783.
Chevalier de l’ordre du Saint-Esprit en 1786.

Sources : biographie universelle et portative des contemporains, Claude Augustin Vieilh de Boisjoslin.


 
SAINT-PERN (marquis de), Vincent Eudes

Après avoir combattu à Crewelt, au mois de juin, il commanda un corps de troupes campé à Luynen. Chargé, au mois de septembre, d'attaquer le camp de Borck, commandé par le prince de Holstein-Gattorp, et composé d'un corps considérable d'infanterie et de deux mille dragons. Saint-Pern, à la tête des grenadiers de France, des grenadiers royaux , de dix compagnies de Grenadiers, des carabiniers, des brigades cavalerie du Roi et de Royal-Etranger, et de dix piquets d’infanterie , déboucha de Luynen, dans la nuit du 28 au 29 , à la droite de la Lippe 9 attaqua avec impétuosité et battit le prince de Holstein, et, après l'avoir forcé de se retirer avec la plus grande précipitation jusqu'à Haltern, il ramena ses troupes à Borck, enleva les tentes et les blessés des ennemis, repassa la Lippe et rentra dans son camp. Ce fait d'armes fut cité comme l’un des plus hardis et des plus habilement exécutés de celte guerre. Lorsqu'au printemps de 1759, l'armée d'Allemagne se rassembla pour entrer en campagne, le général de Saint-Pern, qui commandait le camp de Calcar, fut placé à la tête de la division d'avant-garde, composée de dix bataillons de grenadiers de la brigade d'Aquitaine. Le 10 août, il se signala par son sang-froid et son courage à la bataille de Minden, que perdit le maréchal de Contades. Le corps des grenadiers de France essuyait depuis longtemps le feu très-vif d'une batterie ennemie; les rangs s'éclaircissaient d'une manière effrayante. Pour inspirer de la confiance à ses troupes, il se promenait devant la ligne au petit pas de son cheval, sa tabatière à la main : « Eh bien! Mes enfants, leur disait-il, en les voyant émus, qu'est-ce que c'est? Du canon? Eh bien! Ça culbute, ça tue, voilà tout, mais ça ne fait pas de mal.» A la fin de cette campagne, il fut spécialement chargé de l'inspection et de la nouvelle organisation des troupes légères. Il continua de commander une forte division, à la tête de laquelle il marcha pour enlever le camp de Saxsenausen, que l'ennemi fut forcé d'abandonner. Le 5 août 1760, il soutint le prince de Condé dans sa marche contre un corps qui avait passé la Dymel, et qui se relira sous la protection des hauteurs de Warbourg.
Saint-Pern commandait à Minden lorsqu'au mois de février 1761, les Hanovriens tentèrent d'enlever les quartiers de l'armée française. Il rassembla aussitôt ses troupes, prit position en avant d'Eyreden, et là, attaqué le 12 par le général Sporken y il soutint contre des forces supérieures une canonnade de cinq heures, fit échouer toutes les tentatives de l’ennemi et le contraignit à la retraite. Le manque absolu de cavalerie l'empêcha de changer en une victoire complète le succès de cette glorieuse défense.
Tombé malade à Fulde de l'excès de ses fatigues et de ses veilles, il fut transporté à Francfort-sur-le-Main, où il mourut le 8 mars 1761 et où se voit encore le mausolée qui lui fut élevé. Sa perte excita d'unanimes regrets à l'armée et dans son pays.

Le général de Saint-Pern était inflexible quand il s'agissait de l'exécution des ordres qu'il donnait on qu'il recevait; mais, en dehors des exigences du service, il était d'un commerce plein de mansuétude et d'affabilité. Aussi, par la bravoure alliée à la douceur, justifiait-il la devise de sa famille. Une fois que le mérite d'un officier lui était connu, il mettait une bienveillance toute paternelle à le recommander. C'est ainsi qu'il fut un des premiers à signaler les talents militaires et à favoriser l'avancement de MM. De Galiffet de la Vieuville, de Bricqueville, d'Esparbes et de plusieurs autres qui se glorifiaient d'avoir servi sous ses ordres.
Le ministre de la guerre Voyer d'Argenson voulut que son fils fut placé dans le régiment que commandait de Saint-Pern, qu'il jugeait le plus digne et le plus capable de le diriger dans le métier des armes. Attaché à la maison militaire du duc de Penthièvre, dont il fut gouverneur, Saint-Pern fut honoré de son amitié particulière, ainsi que le prouvent maintes lettres affectueuses de ce vertueux prince ; et, par suite de cette position, il exerça, pendant le dernier siècle, une grande influence sur l'administration, le gouvernement militaire et les mouvements du personnel de la province. Peu de temps avant sa mort, il conduisit le duc de Penthièvre chez un Breton justement renommé pour sa bienfaisance, le comte de la Garaye chez lequel ils passèrent trois jours. Le duc de Penthièvre ne pouvait s'inspirer nulle part de la contemplation de plus de vertus qu'à la Garaye, et la visite est aussi honorable pour ceux qui la firent que pour celui qui la reçut. Presque toutes les lettres ministérielles adressées au général de Saint-Pern contiennent quelque chose de flatteur sur son courage, son habileté stratégique et sa parfaite entente des affaires militaires. Le roi lui-même lui témoigna plusieurs fois sa satisfaction, notamment par ses lettres du 4 septembre 1753 et 8 octobre 1758, et il lui avait fait la promesse du premier bâton de maréchal qui viendrait vaquer, promesse dont le duc de Choiseul empêcha la réalisation.
On cite du général de Saint-Pern plusieurs mots qui peignent la noblesse de ses sentiments. Il avait emmené avec lui, à l'armée « un de ses voisins, Gilouard du canton de Broons, qu'il avait attaché à sa personne, et qui se tenait presque constamment à ses côtés. Dans une bataille où le général avait été abattu avec son cheval, Gilouard, après l'avoir dégagé» lui dit : « Ah ! Général, il vaudrait mieux être à Bronineuf ou à Gouëllan (châteaux de sa famille), assis à table ou au coin d'un bon feu, que d'être ici. — Sans doute, répliqua Saint-Pern; mais là, nous végéterions inutiles à notre pays ! » Dans une autre circonstance, il terminait ainsi une allocution à ses soldats : « Les blessures que l'on reçoit à son poste, ou en faisant son devoir, ne font jamais de mal. Dans tous les cas, mieux vaut un trou à la peau qu'une égratignure à l'honneur !... »

“Pour faire connaître d’un seul trait le marquis de Saint-pern, je dirai qu’il joignait la valeur la plus froide à la probité la plus insigne, et que M. le maréchal de Saxe le choisissait presque toujours pour lui confier les escortes des convois considérables de vivres, et disait: “je suis si sûr de l’exactitude de Saint-pern, que si, par quelqu’accident, un des caissons se rompait, quelques temps qu’il fît, il mettrait pied à terre pour y travailler lui-même, et ramasser un pain de munition qui serait tombé du chariot.” Ces mots peignent l’exactitude et en même temps l’humeur minutieuse du général qui nous commandait.” (Mémoires autographes de M. le prince de Montbarey. Paris 1826.)

 



BETHISY(comte de) Eugène Eustache

Campagne de 1750 dans l’ile de Minorque. Légèrement blessé au siège du fort Saint-Philippe, monte à l’assaut du fort de la Reine.
Fait les campagnes de 1757, 1758, 1759 et 1760 en Allemagne. Gravement blessé d’un coup de fusil à Warbourg en enlevant une pièce de canon aux anglais. Récompensé de cette action par la croix de Saint-Louis. Guéri après 14 mois de repos, entre aux grenadiers de France en 1762. Fait la campagne de 1762 en tant que commandant en second du régiment des grenadiers Royaux de Cambis. Légèrement blessé à l’attaque du pont de Hombourg, mais prend le commandement du régiment pour le reste de la campagne, M. de Cambis ayant été grièvement blessé. Avec le régiment, couvre l’arrière-garde du corps du marquis de Lévis le 22 août. Combat à Lanzberg le 25, et Johannesberg le 31. Retourne aux grenadiers de France à la paix. Obtient le régiment de Cambrésis en 1765, puis de Poitou en 1770, et des grenadiers Royaux de Picardie en 1778.
Brigadier le 1er mars 1780, maréchal de camp le 5 décembre 11781. Inspecteur général de l’infanterie en 1788, commandant à Toulon en 1789.
Emigre en 1791 et rejoint l’armée de Condé. Nommé brigadier de la brigade allemande composée des régiments de Hohenlohe et Rohan. Fait les campagnes de 1792 et 1793 comme commandant en second de l’avant-garde du comte de Vioménil. Blessé le 17 octobre 1792 au passage des lignes de Wissembourg. Obtient le commandement d’un des 6 régiments à cocarde blanche mis à la disposition du comte d’Artois par l’Angleterre en vue d’une expédition en Vendée jusqu’à leur licenciement en octobre 1795.
Fait les campagnes de 1795 et 1796 à l’armée de Condé comme brigadier de la brigade de Hohenlohe. Deux fois légèrement blessé en 1796.
Passe en 1797 au service de l’Autriche comme général-major. Rentre en France en 1814. Nommé lieutenant-général puis gouverneur en 1816 de la 12° division militaire.


Louis d'ESTAMPES (4 décembre 1734, Paris + 5 mai 1815)

dit le marquis d'ESTAMPES, marquis de MAUNY, seigneur et patron de Barneville, Caumont, St Ouen, la Trinité, Bardouville et la Bouille, seigneur de Thouberville, la Houssaye, Plasne-le-Vivier, Baulieu et Laubrière, entré au service comme mousquetaire (1750), sous-lieutenant au régiment du Roi infanterie (11 mai 1753), colonel aux grenadiers de France (10 décembre 1757), guerre de sept ans en Allemagne (1756-1763), sauf campagne de 1759 (embarqué sur un des vaisseaux de l’escadre du comte de Conflans), participa au siège de Cassel (portrait par Le Barbier à cette occasion), pension de 4000 £ (1762) pour faciliter son second mariage, brigadier d'infanterie (1768), colonel commandant le régiment provincial (= territorial) de Rouen (4 août 1771-15 décembre 1775, corps supprimé), maréchal de camp (1er mars 1780), n'émigra pas, à la demande de Madame Elisabeth pour rester près du Roi, émigré en 1793, lieutenant général honoraire (15 décembre 1814), grand croix de Saint Louis, homme de lettres, auteur de « Poésies diverses extraites de mon porte feuille », 2 parties (1811), 1ere imitation des odes d’Anacréon, 2e imitation de quelques pièces, d’Horace , poésies diverses…

 
René-Joseph, chevalier de LA NOUE

né au château de Nacelles, par La Roche-Clermault (Indre-et-Loire) le 7 septembre 1731, lieutenant en second au régiment de la Couronne le 12 mai 1744 , lieutenant au corps des grenadiers de France le 1er août 1749, lieutenant aide major le 1er mars 1767, rang de capitaine le 12 avril 1757, pourvu d’une compagnie le 3 septembre 1759, chevalier de Saint-Louis le 27 avril 1761, colonel du régiment provincial de Soissons le 4 août 1771, colonel en second du régiment royal Comtois le 8 avril 1776, brigadier D’infanterie le 5 décembre 1781, mestre de camp du régiment provincial d’artillerie de Metz le 23 mars 1783 et du régiment des grenadiers royaux de Normandie le 1er janvier 1784, maréchal de camp le 9 mars 1788 , lieutenant général le 6 février 1792 employé à L’armée du Nord le 15 du même mois, décrété d’accusation le 4 octobre 1792, incarcéré à la prison de Douai le lendemain, acquitté par le tribunal criminel du département du Nord le 15 novembre 1792, commandant les troupes stationnées à Liège le 29 novembre 1792, commandant la gauche de l’armée des Ardennes le 12 janvier 1793, employé au siège de Maëstricht le 22 février 1793, mandé à la barre de la Convention le 13 mars 1793 , renvoyé devant le tribunal révolutionnaire par décret du 12 avril 1793 , écroué à la Conciergerie le 21 suivant interrogé le 1er mai 1793, acquitté le 10 du même mois, incarcéré de nouveau à la maison de santé de Picpus, mis en liberté le 29 avril 1794, autorisé à prendre sa retraite le 25 novembre 1794, retraité le 5 avril 1795, mort à Paris le 17 novembre 1820. — Le général la Noue a fait les campagnes de 1744 à 1748 en Flandre, de 1757 à 1762 en Allemagne et de 1792 et 1793 à l’armée du Nord et des Ardennes.


KERALIO (de), Agathon GUINEMENT (1723-1788)

Volontaire au régiment d'infanterie d'Anjou le 8 avril 1738, à 15 ans. Nommé sous-lieutenant le 27 octobre 1738, puis lieutenant, le 19 avril 1739. Il participe à la guerre de succession d'Autriche. L’armée française évacua la Bohême en décembre 1742. Les 300 hommes d’Anjou qui étaient restés à Prague – dont le lieutenant de Keralio – se signalèrent par leur bravoure dans les combats de la retraite. Ils furent rejoints en route par le lieutenant-colonel de Rivery, avec le détachement d’Egra, et rentrèrent en France en février 1743. Il passa l’hiver 1743-1744 dans les Alpes, franchit le Var au printemps, chassa les avants-postes piémontais, et se trouva à la prise de Villefranche et de Montalban. Traversant alors la grande chaîne des Alpes aux sources de la Stura, il contribua à la prise de Château-Dauphin et de Démont, fit le siège de Coni. Le Lieutenant de Keralio se distinguant encore à ce moment lorsque à l’attaque du Col de Valauria, se trouvant encore détaché, il attaqua l’arrière garde des ennemis et pénétra jusqu’à leurs équipages. Lorsque le régiment combattit à la Madonne de l'Olmo, Keralio eut sa jambe brisée par un coup de fusil. Le 27 septembre 1745, il est nommé capitaine avec rang d’aide-major. Le 28 août 1745, au château de Mélis, le Roi décide d’augmenter le régiment d’Anjou d’un bataillon. Agathon est chargé d’assembler, de discipliner, d’exercer le troisième bataillon de la nouvelle levée du régiment d’Anjou, il s’acquitta de cette commission avec tant de succès, qu’il mérita les éloges de Monsieur le maréchal de Noailles et de Monsieur le Comte de Maillebois. Le 1er janvier 1752, il est nommé capitaine aux régiments des grenadiers de France. Le 1er juillet 1752, il prend rang d’aide major. Le 7 mars 1754 il est fait chevalier de l’ordre royal et militaire de Saint-Louis. Le 8 juillet 1756, il est nommé major d’une brigade. Aide-major général de l'infanterie en 1758, aide de camp du Maréchal de Broglie pendant les campagnes militaires en Allemagne de 1760 et 1761.
Le 19 mai 1761, il obtient une réforme de colonel à la suite du régiment d’Aquitaine et est nommé gouverneur des princes Charles et Maximilien de Deux-Ponts jusqu'en 1772. Charles- Théodore, électeur de Bavière, ayant demandé à Louis XV un militaire savant et capable de faire l'éducation du prince de Deux-Ponts, son fils (qui règnera sous le nom de Maximilien-Joseph), le roi Louis XV le désigna. L'éducation du prince terminée, il est fait lieutenant-général dans l'armée de Bavière. L’éducation des princes terminée en 1772, l’électeur de Bavière conféra à Agathon de Keralio le grade de Feld-maréchal lieutenant dans l’armée de la Bavière et le décora du grand cordon de l’ordre du mérite de Saint-Michel de Bavière.
Le 9 décembre 1773, il prend la charge de sous-inspecteur général de l’école militaire de Paris. Le 3 mars 1776, il devient l’inspecteur général des 13 écoles militaires crées en 1775. Il se distinguera par son sens pédagogique et l’exploitation concrète et pratique de son expérience militaire. Le 1er mars 1780, il est nommé Brigadier d’infanterie puis maréchal de camp en avril 1780. Il se retire du service le 16 mai 1783 et rejoint la cour de la Comtesse de Forbach dont il devint le secrétaire particulier jusqu'à sa mort.

En 1783, Napoléon Bonaparte entra à l’école militaire de Paris après avoir passé quelques années à l’école militaire de Brienne. C’est le chevalier de Keralio qui choisit le jeune Bonaparte pour entrer à Paris bien qu’il n’avait pas l’âge requis. Le futur empereur le décrit comme un vieillard aimable, des plus propres à cette fonction ; il aimait les enfants, jouait avec eux après les avoir examinés et retenait avec lui, à la table des minimes, ceux qui lui avaient plu davantage. Il justifiait le choix de Bonaparte de cette manière : « Je sais ce que fais, si je passe ici par-dessus la règle, ce n’est point une faveur de famille, je ne connais pas celle de l’enfant; c’est toujours à cause de lui-même; j’aperçois ici une étincelle qu’on ne saurait trop cultiver ». Le 11 janvier 1810, Napoléon Bonaparte se rappela du chevalier de Keralio et accorda à sa veuve 3 000 Francs et nomma en 1814 le mari de sa petite-fille lieutenant-général.
Agathon Guinement eut une nombreuse correspondance entre 1777 et 1784 avec Benjamin Franklin et regretta de ne pouvoir aller se battre pendant la guerre d'indépendance américaine, il écrivait en 1778 que « Si M. Le Comte de Saint-Germain l’eut voulu, j’eusse combattu et je combattrais aujourd’hui pour vous ».
Comme major au corps des grenadiers de France, Keralio fut notamment l’auteur en 1757d’un « Mémoires sur l'infanterie française ».
 

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